Troubles alimentaires

27/07/2023

Introduction

Avant d'aborder le sujet de cette capsule d'information, j'aimerais préciser que je ne suis pas psychologue ni psychiatre. Je suis seulement une personne passionnée par tout ce qui concerne l'alimentation. Ayant vécu avec une mère anorexique-boulimique, je me sens particulièrement touché par ce qui concerne les troubles alimentaires.

Il ne faut surtout pas confondre troubles alimentaires et révision de l'alimentation. En 2014, je pesais 185 lb (83 kg). Mon indice de masse corporel (IMC) était de 28. J'étais donc en surpoids et je me dirigeais tout droit vers l'obésité. J'ai alors constaté que ma prise de poids était causée par un ensemble de facteurs inextricablement liés (mauvaises habitudes alimentaires; goût formaté aux gras, au sucre, au sel et au produits ultra-transformés; signaux de faim et de satiété complètement déréglés). Fort de ce constat, j'ai entrepris de revoir l'ensemble de mon alimentation en visant la réelle satiété.

Ayant vu ma mère suivre toutes sortes de régimes amaigrissants avec des résultats mitigés, il était hors de question pour moi de suivre son exemple. Je me suis donc bien renseigné sur la façon d'agir sur chacun des facteurs ayant conduit à ma prise de poids. C'est ainsi que j'ai conçu ma méthode pour devenir mince et le rester. Cette méthode repose sur mes lectures, mes réflexions et mon expérience personnelle. Ce n'est pas une solution magique où le poids excédentaire disparaît du jour au lendemain. Il faut déployer des efforts considérables pour corriger ses habitudes alimentaires, pour déprogrammer le goût et pour réapprendre à manger correctement et être à l'écoute de son corps. Cela dit, quiconque suit ma méthode est certain de revenir à son poids santé.

Revenons maintenant à l'objet principal de cette capsule d'information. Les troubles alimentaires pathologiques sont insidieux et peuvent bouleverser la vie de toute la famille. Le plus souvent, c'est à l'âge de l'adolescence qu'ils commencent à se manifester. Cela dit, il arrive qu'un adulte d'âge mûr, sans antécédent apparent, commence à adopter un comportement malsain par rapport à la nourriture.

Les troubles alimentaires pathologiques non diagnostiqués peuvent persister très longtemps et nuire grandement à la qualité de vie et aux interactions sociales. Les personnes qui en souffrent sont souvent dans une sorte de déni et tentent de dissimuler tant bien que mal leurs problèmes.

Entendons-nous bien, je ne traite pas ici :

  • des excès de table que nous faisons tous parfois;
  • des états de surpoids et d'obésité causés par une alimentation en trop grande abondance;
  • de la malnutrition causée par de mauvaises habitudes alimentaires;

Je traite plutôt de troubles psychopathologiques liés à l'alimentation.

Anorexrie

L'anorexie consiste en une obsession pathologique du poids et de l'image corporelle qui se traduit par une ingestion insuffisante de calories (ou de kilojoules). La personne qui en souffre a une faible estime d'elle-même. Il n'est pas rare que les processus mentaux de cette personne mésinterprètent systématiquement le reflet dans le miroir pour justifier son comportement par rapport à l'alimentation. L'anorexique lutte constamment contre le signal de la faim et se prive volontairement de nourriture dans le but de perdre du poids et des rondeurs.

Pour cacher son obsession, la personne peut manger normalement en public, puis restituer le contenu du bol alimentaire une fois seule ou, encore, utiliser des laxatifs et des diurétiques. Elle peut aussi mentir en disant qu'elle a déjà mangé ou que son repas du midi est toujours plus frugal que les 2 autres.

L'anorexique consomme des aliments peu caloriques et riches en cellulose. Il peut consacrer beaucoup de temps aux activités physiques, absorber des pilules amaigrissantes et suivre régulièrement de nouveaux régimes amaigrissants. Avec le temps, il peut perdre des cheveux, avoir la paume et la plante des pieds jaunies ainsi qu'avoir un aspect et une pâleur cadavériques. S'il s'agit d'une femme, l'interruption des menstruations est possible. Au fil du temps, l'anorexie conduit inévitablement à de la malnutrition et à des carences alimentaires. Il peut s'ensuivre de sérieux problèmes de santé. Certaines séquelles peuvent être malheureusement irréversibles. Le taux de mortalité se situe autour de 5 %.

Boulimie

La boulimie consiste en une obsession pathologique de la nourriture qui se traduit par une ingestion démesurée et compulsive de calories (ou de kilojoules) dans le but de compenser un sentiment de mal être et/ou d'angoisse. La personne qui en souffre ressent un désir irrépressible de continuer à s'alimenter, même si l'estomac est plein. Peu à peu, les signaux de la faim sont exacerbés, les signaux de la satiété s'amenuisent et le nombre de fringales augmente. Il s'ensuit une suralimentation quotidienne. Progressivement, l'estomac se dilate pour recevoir encore plus de nourriture.

Pour cacher son obsession, la personne peut manger normalement en public, mais continue à se suralimenter en privé. La prise de poids est difficile à juguler. Pour tenter d'y remédier, la personne peut se faire vomir, prendre des laxatifs et des diurétiques ou, encore, consacrer beaucoup de temps aux activités physiques.

Généralement, une personne boulimique a une prédilection marquée pour la malbouffe (produits industriels riches en gras, en sucre et en sel et conçus scientifiquement par l'industrie agroalimentaire dans le but de stimuler l'appétit et, ainsi, de faire accroître leurs ventes). Ce type de nourriture est souvent pauvre en nutriments essentiels et la consommation quotidienne de malbouffe conduit inévitablement à une malnutrition et à des carences alimentaires. Il peut s'ensuivre une prise de poids et de sérieux problèmes de santé. Certaines séquelles peuvent être irréversibles. La prise de poids fait entrer la personne dans un cercle vicieux, car plus elle prend du poids, plus est profond le mal être et, donc, plus la quantité de calories ingérées augmente.

Anorexie-Boulimie

L'anorexie-boulimie consiste en un état pathologique caractérisé par des épisodes d'anorexie et de boulimie par alternance. À la fin d'un épisode de boulimie, la personne a honte de son corps et se sent coupable de s'être ainsi laissée aller ainsi que d'avoir été incapable de résister aux fringales et à la malbouffe. Elle se convainc qu'il est grand temps de se prendre en main et entre alors dans un épisode d'anorexie en suivant un régime amaigrissant très contraignant. À la fin d'un épisode d'anorexie, la personne est mince, voire maigre. Elle estime alors qu'elle a atteint son objectif et qu'il est grand temps de manger normalement. Elle commence alors progressivement à ingérer de la malbouffe et à se suralimenter.

L'anorexie-boulimie constitue un cercle particulièrement vicieux. Bien des personnes en souffrent sans le savoir, notamment celles qui suivent régulièrement des régimes amaigrissants. Malheureusement, c'était le cas de ma mère. Dans ses épisodes de boulimie, elle pouvait consommer une très grande quantité de protéines et de féculents dans une journée (plus que vous pouvez l'imaginer, croyez-moi). Heureusement pour elle, la malbouffe ne l'intéressait pas et elle aimait les légumes. Elle n'avait donc pas de carences alimentaires. Dans ses épisodes d'anorexie, elle suivait des régimes amaigrissants complètement farfelus, comme une banane et un peu de yaourt à chaque repas pendant 3 ou 4 semaines. C'est d'ailleurs pour cela que j'ai en horreur des bananes.

En passant, ma mère, qui mesurait 5 pieds et 6 pouces (1,7 mètre), se voyait toujours grosse dans le miroir, même lorsqu'elle pesait 118 lb (53 kg) et qu'elle avait un indice de masse corporelle de 19.

Hyperphagie boulimique

Tout comme la boulimie, l'hyperphagie boulimique consiste en une obsession pathologique de la nourriture qui se traduit par une ingestion démesurée et compulsive de calories (ou de kilojoules) dans le but de compenser un sentiment de mal être et/ou d'angoisse. L'hyperphagie boulimique peut aussi être le résultat d'une mauvaise éducation alimentaire. L'hyperphagie se distingue de la boulimie par le fait que la personne ne cherche aucunement à maîtriser son poids. Il s'ensuit une prise de poids régulière.

L'ingestion quotidienne de nourriture peut dépasser les 30 000 calories. Oui, j'ai bien écrit 30 000 calories par jour. La nourriture constitue une véritable obsession envahissante. Toute la vie des personnes hyperphagiques tourne autour de la nourriture. Le poids des personnes hyperphagiques peut aisément dépasser les 600 lb (272 kg). Il y a un même un cas d'une femme, Mayra Rosales, qui a déjà pesé un peu plus de 1 000 lb (470 kg).

Le docteur Nowzaradan, qui anime l'émission « Ma vie à 600 lb », aide des hyperphagiques américains. Il propose un régime amaigrissant de 1200 calories par jour pauvre en lipides et très pauvre en glucides. Seuls les protéines et les légumes peu caloriques comme le brocoli, le céleri, le chou, le chou-fleur, le concombre, la laitue devraient être consommés.

Orthorexie

L'orthorexie consiste en une obsession pathologique d'une saine alimentation. Pour certains scientifiques, l'orthorexie constitue une forme atypique d'anorexie, pour d'autres il s'agit d'une étape préliminaire ou subséquente à l'anorexie. Pour d'autres encore, l'orthorexie serait une forme d'anorexie socialement acceptable. Enfin, il y a ceux qui estiment que l'orthorexie constitue une forme atypique de trouble alimentaire ou une nouvelle phobie. Une chose est certaine, le débat sur le statut de l'orthorexie demeure entier.

Une personne orthorexique prend tous les moyens à sa disposition pour avoir une saine alimentation et elle ne déroge presque jamais à ses habitudes alimentaires. Elle choisit minutieusement ses aliments en éliminant tout produit suspect. Elle surveille de près sa consommation de lipides et de féculents. La quantité de protéines ingérées est soigneusement pesée ou mesurée mentalement. Le sel est utilisé avec parcimonie. Cette personne ne consomme presque jamais de produits gras et salés (comme les croustilles) ainsi que de produits gras et sucrés (comme les beignets).

La personne orthorexique a tendance à manger à heure fixe, qu'elle ait faim ou non. Ce faisant, elle dérègle progressivement les signaux du corps, y compris ceux de la faim et de la satiété. Avec le temps, cette personne n'aura plus faim en début de repas et s'arrêtera de manger tout en ayant encore faim. Il s'ensuit un cercle vicieux de dégoût momentané pour la nourriture avant les repas et d'une dure privation après les repas. Pour stimuler son appétit, cette personne instaurera graduellement un rituel bien à elle pour la préparation des repas.

La nutrition est au cœur des préoccupations et de la vie des personnes orthorexiques. Elles en deviennent rigides et perfectionnistes sur le plan de l'alimentation d'abord, puis sur d'autres plans par la suite. Les personnes orthorexiques sont celles qui sont le plus dans le déni, car elles ont l'impression d'avoir un mode de vie très sain. Inconsciemment ou non, certaines détournent l'attention en dénigrant systématiquement le mode de vie des autres (sédentarité, surpoids, embonpoint, obésité, habitudes alimentaires, choix alimentaires, consommation d'alcool et habitudes de vie). Il s'agit d'une stratégie particulièrement efficace. L'entourage se sentant alors dévalorisé et humilié, voire muselé, n'ose pas intervenir.

Traitement

Il faut beaucoup de courage pour reprendre sa vie en main lorsqu'on souffre d'un trouble alimentaire pathologique. Le traitement commence par la reconnaissance et l'acceptation de la maladie. Oui, j'ai bien dit « maladie ». Contrairement aux états d'embonpoint et de malnutrition, les troubles alimentaires pathologiques constituent des bel et bien des maladies selon le Manuel de diagnostic et de statistiques concernant les troubles mentaux [traduction libre] de l'Association américaine de psychiatrie [traduction libre]. Une fois l'étape de l'acceptation passée, il est crucial de consulter un médecin ou un psychiatre. Sans aide extérieure qualifiée, la personne risque fort de passer tout simplement à un autre trouble alimentaire pathologique, notamment l'orthorexie.

Une fois le trouble alimentaire surmonté, il est capital de demeurer vigilant tout au long de la vie afin d'éviter de rechuter ou de passer à un autre trouble alimentaire pathologique.

Conclusion

J'espère sincèrement que cette capsule d'information vous aidera à mieux comprendre les troubles alimentaires pathologiques. Si vous souffrez de l'un de ces troubles, n'hésitez pas à consulter votre médecin de famille.

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